Revue Passerelle Éco n°83 - Printemps de l’An 24

La revue Passerelle Éco 83 est parue : 76 pages d’éco-alternatives et d’écologie pratique avec vos annonces et plusieurs dossiers thématiques : pédoépuration (épuration des eaux ménagères), survie, humusation, habitat réversible, écoHameau de Tadaima, financement d’un écolieu, aikido juridique, maraîchage sans fumier...

Organisons-nous pour Planter des Arbres

Projet : Les peuples qui plantaient des arbres

Les arbres, les plus grands êtres vivants de notre planète, sont la première source de vie sur les continents. Créateurs d’eau et producteurs d’oxygène, ils offrent également abris et nourriture à tous les animaux et permettent à d’autres espèces végétales de se développer. La vie terrestre dépend des forêts et de leurs arbres et nous, êtres humains, ne faisons pas exception.
A l’origine recouvertes de forêts, les terres ont peu à peu été déboisées afin de permettre à l’être humain son expansion démographique, socio-économique et technologique. Aujourd’hui, nous comptons sur nos doigts les dernières forêts primaires de la planète et les lobbys continuent encore de les déforester.
Sur notre continent et dans notre pays, nous pouvons traverser des régions entières sans apercevoir de forêts, les monocultures et l’urbanisation les ayant remplacées. Souvent, nous désignons comme forêts des domaines de monoculture sylvicole où les arbres sont plantés en lignes, sans accueillir aucune diversité végétale, étant destinés à être coupés pour rapporter de l’argent.
Les scientifiques ont officiellement déclamé la 6e extinction massive d’espèces : les espèces aquatiques, les insectes, les oiseaux et les mammifères sont tous menacés. Nos climats se dérèglent, trop de pluie et trop de sécheresse. Nos terres deviennent infertiles et subissent une érosion accélérée. Nous souffrons de pollutions et de dépression. Nous manquons tous d’air pur et de beauté, nous manquons d’abondance et de vitalité.

Tous les continents et tous les pays sont ou ont été victimes de déforestation. Nous avons tous besoin des forêts et des arbres pour vivre et survivre.
Que souhaitons-nous raconter à nos enfants ? Que nous savions et que nous avons attendu ?

Nous ne pouvons pas retourner en arrière mais nous pouvons orienter le monde de demain en aidant la vie à se régénérer. Nous sommes les seuls animaux capables d’accélérer le processus de reforestation des continents. L’être humain, plus que de parvenir à un impact « neutre », peut devenir positif pour son environnement en participant à la création de l’abondance et de la biodiversité. Il peut devenir un jardinier de la planète et un médecin de la terre.

Aujourd’hui, nous ne pouvons pas encore arrêter les désastres et les crimes que les multinationales perpétuent. Si demain nous le pourrons, nous pouvons dès à présent planter des arbres.

Offre : Planter des arbres pour...

* Régénérer l’atmosphère en produisant de l’oxygène
* Créer la pluie et les courants atmosphériques, produire de l’eau nouvelle1
* Créer des abris et des environnements pour l’ensemble des animaux et êtres vivants
* Favoriser la régénération des sols
* Profiter de leurs beautés

La réponse des gouvernements est clairement insatisfaisante et nous ne pouvons pas attendre qu’ils se décident d’agir concrètement pour la protection et la régénération de la vie et de ses écosystèmes. Selon moi, ils en sont aujourd’hui incapables car ils sont trop déconnectés de la réalité.

Maintenant que nous savons « l’état d’urgence » de la planète, nous sommes tous responsables et nous n’avons plus le temps pour nous décharger sur une minorité de personnes.

Plus qu’un acte de résistance, planter des arbres peut devenir un acte de résilience et de réappropriation de nos droits, de nos responsabilités et de nos pouvoirs. Planter des arbres peut devenir un acte d’engagement citoyen en faveur de la vie et du futur. Planter des arbres peut devenir un acte de convergence dans la non-violence.

Comment planter des arbres ?

Planter des arbres peut être simple si cela devient un mouvement collectif organisé. Nous pouvons planter des arbres sans ressources financières en favorisant les ressources locales et les échanges coopératifs.

1. DÉLIMITER DE MANIÈRE INTERACTIVE ET COOPÉRATIVE LES ESPACES À REBOISER

Quelques exemples : les lieux d’incendies ; les parkings (sur le modèle des MIFs – Mirco Implantation Florales) ; les zones commerciales et industrielles ; les friches ; les bordures des territoires agricoles ; les espaces déboisées et désertifiées etc.

Perspectives : une carte en ligne interactive et coopérative, ou une application, en open-source, qui localiserait les espaces où planter des arbres.
Cette carte permettrait également de localiser les forêts où trouver des graines et des rejets ; localiser les arbres déjà plantés ; les personnes-ressources qui peuvent donner des graines germées / des rejets ; les personnes ou les collectifs pouvant accompagner techniquement une plantation etc.

2. RÉCOLTER LES GRAINES D’ARBRES POUR LES FAIRE GERMER (OU PRÉLEVER DES REJETS)

Il me semble nécessaire de planter des espèces et des variétés indigènes (à discuter de manière collective), non seulement pour leur potentiel d’adaptabilité, pour la cohérence avec les besoins des écosystèmes et pour l’accessibilité économique de telles espèces.

Dans ce sens, il est possible et facile de faire germer soi-même les graines des arbres qui sont disponibles en abondance dans la nature. Nous n’avons pas besoin d’acheter des arbres ou des graines.
Il est également possible de prélever des rejets ou des graines germées au moment du printemps à certains endroits d’abondance (forêts, jardins privés…) et des les implanter dans des zones désertifiées.

Perspectives : un réseau similaire aux semences paysannes au sein duquel les personnes peuvent s’envoyer et s’échanger les graines et les germes des arbres.
Des rencontres locales pour récolter ou prélever des graines déjà germées, pour enseigner à celles et ceux qui en ont besoin les techniques pour planter les arbres, pour organiser des sessions collectives de plantation.
Des espaces privés ou publics dédiés aux semis et à la germination des arbres avant leur repiquage.

3. EXPÉRIMENTER DES TECHNIQUES POUR FAVORISER LA POUSSE DES ARBRES

Il existe de nombreuses techniques accélérant la régénération des forêts, l’une des plus connue étant la terra preta de même que nous pouvons supposer l’usage du compost, des purins bio ou du fumier comme stimulant.
Il sera nécessaire d’analyser les besoins de chaque type de sol (terres incendiées, stériles etc.), d’expérimenter et d’échanger ensemble afin de définir des méthodes accessibles à nos climats et nos territoires.

Perspectives : des expérimentations à partir des ressources locales (compost, fumier, copeaux de bois etc.) et des rencontres entre les planteurs d’arbres afin de diffuser les méthodes les plus efficaces.

3. COMMUNIQUER AFIN QUE CHACUN.E PRENNE SOIN DES ARBRES PLANTÉS

De manière ludique, nous pourrions communiquer sur les espaces plantés afin que tout le monde se sente concerné par la protection des petits arbres.

Et si c’était illégal de planter des arbres à certains endroits ?

« On s’en fiche » ?

Si les lois légalisent la déforestation et la destruction des écosystèmes et des êtres vivants, devons-nous les respecter ? Ou est-il de notre devoir et de notre intégrité de les refuser ?

Si les lois interdisent l’acte non-violent et porteur de vie qu’est celui de planter un arbre, devons-nous l’accepter ? Ou est-il de notre devoir et de notre intégrité de ne pas les respecter ?

Nous sommes responsables de notre positionnement et de nos choix.

Nous évoquons dans nos lois la notion de « non-assistance à personne en danger ». La désobéissance civile en faveur de la régénération de nos lieux de vie est-il un acte condamnable, ou bien est-ce la non-action qui est préjudiciable ?

A mon sens, nous ne pouvons plus perdre de temps avec le jeu imposé par une société en voie de disparition. Nous devons préparer dès à présent le monde de demain et sa transition, en choisissant quels en seront les premiers actes fondateurs. En anticipant des crises plus graves et des effondrements plus douloureux, nous orientons les dynamiques collectives en faveur d’une construction positive.

Voulons-nous être victimes passives ou décidons-nous d’être créateurs/trices actives ?

En gardant un bon sens, si nous considérons qu’il est bon de planter des arbres ou de favoriser le développement d’une forêt à un endroit, il est juste de le faire. C’est nous et les autres espèces animales qui vivons à ces endroits, et non pas les ministres ou leurs délégués.

Demande : De quoi le projet a-t-il besoin à présent ?

1. DES PERSONNES POUR CRÉER LE PROJET :

* à l’échelle globale afin de soutenir les actions locales (nous pouvons imaginer la création de diverses commissions)
* à l’échelle locales afin de matérialiser le projet dans les lieux de vie.

Nous pouvons organiser des rencontres et des échanges, réelles ou virtuelles, afin d’étoffer et de compléter cette première idée.

+ Des personnes ayant le temps de synthétiser les connaissances disponibles sur les arbres et la régénération des forêts afin de les diffuser.
+ Des personnes ayant le temps de récolter des graines et des rejets.
+ Des personnes ayant de l’espace chez elle pour créer des nurseries afin de faire germer et faire pousser les graines d’arbres jusqu’à la saison de plantation.
+ Des personnes ayant le temps pour planter les arbres.

2. DES PERSONNES AYANT DES COMPÉTENCES / CONNAISSANCES SPÉCIFIQUES

* Des connaissances sur les écosystèmes et les forêts, la botanique et l’ingénierie forestière.
* Des compétences en cartographie.
* Des compétences informatiques afin de développer des outils collaboratifs de localisation et de mise en liens.
* Des compétences en intelligence collective et en gouvernance horizontale.
* Des compétences en communication.

Toute personne motivée et passionnée par le projet est la bienvenue !

Organisons-nous pour planter des arbres par amour pour notre planète, pour ses forêts, pour ses rivières, pour ses montagnes ; pour ses abeilles et ses insectes, ses oiseaux et ses mammifères et pour tous les êtres magnifiques et libres qui meurent de nos bêtises ; pour celles et ceux qui souffrent déjà sur la planète du réchauffement, de la sécheresse et des inondations, pour nos enfants et ceux qui naîtront.

Revue Passerelle Éco n°82 : 32 pages supplémentaires !

La revue Passerelle Éco n°82 est disponible. Avec les annonces des derniers mois, et un épais dossier sur le thème « Écolieux : les liens avec l’extérieur » incluant les témoignages de 15 écolieux. Le dossier permaculture et pratique porte quant à lui sur la construction d’une boisinière efficace et économe.
Comme cette revue comporte 32 pages supplémentaires, elle adopte un nouveau format avec dos carré : comme un livre. Mais les prix restent inchangés !
Commandez cette revue ou abonnez-vous.